Elles nous paralysent, nous épuisent, nous font hontes, nous inquiètent, nous coupent du monde et/ou nous désespèrent, bref elles nous gâchent la vie ! Aujourd’hui, nous allons parler d’un des premiers motifs de consultations chez le psychologue ou le thérapeute : la crise d’angoisse.
Loin d’être une rareté, 21 personnes sur 100 fera une crise d'angoisse une fois dans leur vie et, 1 personne sur 100 subira plusieurs crises au cours de son existence (cf. PASSEPORT SANTE).
Alors l’angoisse est-elle vraiment vide de sens ou, a-t-elle au contraire, quelque chose à nous apprendre ?
Dans cet article, nous verrons en quoi celle-ci a un rôle à jouer, qu’elle n’arrive pas sans raisons et pourquoi, elle ne dépend pas de notre volonté.
« L’angoisse est le vertige de la liberté » Søren Kierkegaard
1/ Une crise d'angoisse c'est quoi ?
La crise d'angoisse (on dit aussi « attaque de panique ») est une montée d’angoisse douloureuse et parfois traumatisante qui survient soudainement, la plupart du temps sans raison apparente, et, qui peut donner la sensation de perdre le contrôle de son corps et de ses pensées. Faire une crise d’angoisse c’est ressentir des symptômes liés à une peur extrême.
Pour mieux comprendre ce qu’une personne peut vivre lorsqu’elle fait une crise d’angoisse, vous pourriez imaginer la situation suivante : si vous vous retrouviez face à un lion affamé et que derrière vous, il y avait un ravin de 300 mètre de profondeur, que ressentiriez-vous ? Qu'est-ce qui se passerait dans votre corps ? Dans votre tête ?
2/ Les symptômes de la crise d'angoisse
Voici quelques sensations physiques et émotionnelles que vous pourriez ressentir dans une telle situation et qui permettent de comprendre les symptômes qui surviennent pendant une attaque de panique :
Au niveau physique :
- transpiration excessive,
- tremblements,
- accélération des pulsations cardiaques,
- sensation d’oppression de la cage thoracique, de boule dans la gorge,
- incapacité à respirer normalement, hyperventilation,
- tête qui tourne,
- envie de vomir,
- sensation d'étouffement, de jambes en coton,
- parfois, malaise et perte de connaissance, etc.
Au niveau des pensées et des émotions :
- peur de mourir,
- incapacité à penser clairement,
- sensation d’être désorienté, paniqué,
- anticipation du pire,
- impression que ce n'est pas réel
- peur de devenir fou ou d'avoir une maladie psychiatrique etc.
La crise d’angoisse partielle et diffuse
Il existe des crises d’angoisses moins intenses qui font vivre moins de symptômes et qui ont une intensité plus diffuse. Par exemple, on peut ressentir « juste » des vertiges, des nausées et avoir une sensation de boule dans la gorge. Ces symptômes passent souvent inaperçus pour l’entourage. Ainsi, il arrive qu’une personne vive un pic d’angoisse intense au cours d’une réunion de travail ou dans un transport en commun, sans que personne ne s’en rende compte.
3/ Une réaction biologique involontaire
Voyons maintenant pourquoi on ressent des symptômes liés à la peur quand on fait une crise d’angoisse. Face au danger, le cerveau averti le système nerveux d’un état d’alerte en produisant des sécrétions hormonales (adrénaline et noradrénaline). Ces hormones ont pour objectif de mobiliser le corps pour qu’il se prépare à faire face à la menace.
La surcharge d’adrénaline va entraîner, entres autres, une hausse de la pression artérielle, une dilatation des bronches, un fort afflux sanguin et va raidir tous les muscles. Au-delà du corps, cette décharge d’énergie va décupler les sens et entraîner une accélération des pensées afin d’atteindre un état de vigilance maximale et, de pousser à l’action (combattre ou fuir le danger).
Le corps et le cerveau s’allient dans un réflexe de survie.
La peur est donc une réaction saine qui permet d’activer notre mécanisme de défense dans le but d’assurer notre sécurité et de nous protéger.
La libération de l’adrénaline ne se contrôle pas.
Si les paroles rassurantes ou les conseils tels que « ça va aller » ou « prends sur toi » ne font pas disparaître la peur, c'est parce qu'elle ne dépend pas de la volonté. Elle n’est pas non plus, du ressort de l’intellect et du raisonnement puisque c’est une réaction biologique.
4/ Pourquoi avoir si peur alors qu’il n’y a pas de danger ?
Ce qui semble incompréhensible, c'est que cette sensation de peur extrême puisse survenir alors qu’on est « objectivement » ni en danger, ni dans une situation à risque. Cette réaction apparaît alors comme étant disproportionnée et irraisonnée.
Quand la crise d’angoisse n’est pas liée à un danger extérieur, on peut alors penser qu’elle arrive sans raison.
Pourtant, si une partie de moi réagit par la peur, c’est qu’elle se sent surement menacée et en détresse ! Un sentiment de malaise comme l’angoisse n’est jamais vide de sens… Ce n’est pas parce qu’on n’a pas accès, de manière évidente, à ce qui a déclenché l’angoisse qu’elle n’a pas de raison d’être.
Ces symptômes très désagréables à vivre sont souvent inquiétants. Face à cette impression de ne plus se reconnaître ou, qu’une partie de nous nous échappe, on peut se demander si on n’est pas fou… On se met à douter, à avoir honte et à ne plus avoir confiance ni dans son corps, ni dans son esprit.
Rassurez-vous ! Vous n’avez pas de maladie mentale et vous ne souffrez pas d’un « désordre psychologique » ! L’angoisse est juste là pour délivrer un message…
5/ L’angoisse est un messager
Comme on l’a vu précédemment, la crise d’angoisse se manifeste par tous un tas de symptômes. Un symptôme n’est d’ailleurs pas Le problème mais plutôt le signe qu’il y a un problème à traiter.
Imaginons : l’alarme dans la maison se déclenche. Que va-t-on faire ? En générale, on va associer la sonnerie de l’alarme à un probable départ de feu. On ne va donc certainement pas éteindre l’alarme puisqu’elle donne l’alerte qu’il y a peut-être un incendie. C’est le même principe avec la crise d’angoisse. Elle s'est déclenchée pour m'avertir que quelque chose cloche…
Voilà pourquoi avant toute chose, pour que ces symptômes anxieux (l’alarme) s’arrêtent, il faut s’occuper de la cause profonde (le feu).
En fait, une manifestation d’angoisse est souvent un moyen qu’a trouvé une part de soi, plus ou moins inconsciente, pour essayer de s’exprimer et, de signaler que quelque chose dans notre vie doit changer. L’impression que les crises arrivent sans raison est souvent liée au fait que notre conscience nous protège du problème de fond (pensées, ressentis ou émotions difficiles).
Ces angoisses signalent donc, qu’il y a un besoin émotionnel qui a été mis de côté, ignoré ou refoulé et qu’il demande à être reconnu.
6/ Les crises d’angoisses ne sont pas un ennemi
Il peut-être déroutant d’accepter que ce mal qui nous entrave et, nous empêche d’avancer n’est pas un adversaire qui chercherait à nous nuire mais, un messager qui a quelque chose d’important à dire.
En fait, l’angoisse nous dit souvent, que nous n’avons pas était suffisamment à l’écoute de nous-mêmes. Essayer de la faire taire, serait un peu comme de dire : « non je ne veux pas être plus bienveillant avec moi-même, je veux continuer à ignorer ma souffrance… »
D'ailleurs si on tente d’éteindre cette alarme, elle se mettra à sonner en utilisant d’autres biais (fatigue, maladie, migraine, eczéma etc.).
A terme, si on n’a pas donné un peu de place à cette partie négligée qui cherche à être reconnue, le problème sous-jacent risque de s’installer et de s’intensifier.
L'angoisse a quelque chose à nous apprendre de nous-mêmes. C’est une alliée et elle représente même une opportunité de croissance et de changements.
La thérapie Brève TBSI est, une des méthodes qui permet de donner de la place aux émotions et aux besoins profonds qui se cachent derrière l’angoisse. Grâce à différentes outils thérapeutiques, nous pouvons les soulager pour qu’ils n’aient plus à se manifester aussi violemment.
7/ Les causes possibles de l’angoisse
Les causes varient selon les personnes et peuvent traduire l’existence d’un mal-être plus ou moins difficile à définir.
Dans de nombreux cas, les angoisses sont là pour avertir de l’existence d’un besoin lié à des émotions refoulées (tristesse, colère, frustration etc.), réprimées (besoin de s’affirmer, de penser à soi, de changements etc.) ou, à un souvenir traumatique.
La recherche scientifique avance que les troubles anxieux sont causés par l’interaction de plusieurs facteurs d’ordre biologique, environnemental, psychologique ou génétique.
Voici quelques sources d’angoisses :
- Une accumulation de stress présente au quotidien (difficultés professionnelles, disputes répétées avec le conjoint, problèmes financiers...) qui épuise le système nerveux et émotionnel.
- Un sentiment d’insécurité, d’impuissance face à une situation, parce qu’on se sent submergé(e), vulnérable et incapable de faire face.
- Un événement traumatisant intense ancien ou plus récent (accident, deuil, séparation, etc.).
- Un conflit intérieur. Un conflit intérieur, c’est l’expression de deux énergies différentes qui ont des besoins opposés. Par exemple :
Ressentir beaucoup de culpabilité ou avoir des regrets,
Ne pas réussir à faire des choix, à dire ce que l’on pense, à dire non,
Avoir l’impression de faire semblant, de se forcer, d’accepter plus qu’il ne faudrait,
Se sentir souvent frustré(e) ou en colère sans pouvoir l’exprimer,
Avoir le sentiment d’avoir renoncé à trop de choses ou, de passer à côté de sa vie, etc.
- Une imitation inconsciente d’un modèle parental (un parent qui serait angoissé ou aurait des peurs).
- L’éducation (des mises en garde répétées sur les dangers) ou des croyances ancrées depuis l’enfance etc.
Dans le cas des phobies, la crise de panique peut être associée à la peur de la mort ou de la souffrance physique ou morale. Enfin, certaines substances sont connues pour favoriser les attaques de panique (cannabis, cocaïne etc.).
D’autres causes peuvent être impliquées et on ne peut pas vraiment faire de généralités. Chaque personne est unique et les raisons de son angoisse lui sont propres.
Quand on ne réussit pas à identifier ce qui est à l'origine du trouble anxieux, l’accompagnement d’un professionnel formé à une méthode thérapeutique adaptée peut aider à y voir plus clair. La thérapie ne se limite pas à déterminer les causes profondes de l'angoisse car, comprendre la raison d'un mal-être ne le fait pas disparaître pour autant. C'est pourquoi, elle reposera aussi sur des actions concrètes pour amener le changement et l'apaisement. Attention, faire un travail profond ne signifie pas faire une longue psychothérapie. La preuve en est, avec la Thérapie Brève qui donne de très bons résultats alors qu’elle n’excède pas plus de 10 séances.
8/ Quels sont les risques ?
Heureusement, une crise d’angoisse peut être isolée et ponctuelle.
Cependant, après une ou plusieurs crises, il existe un risque de développer « une anxiété anticipatoire ». C’est-à-dire que la peur de subir une nouvelle crise d’angoisse peut envahir et même conditionner, la vie de la personne, jusqu’à occuper une grande partie de ses pensées. Cette crainte de faire une crise n'importe quand, va alors alimenter le cercle infernal de l’angoisse et, favoriser le déclenchement de nouvelles attaques de paniques.
Si on se sent dans une impasse, il est important de ne pas rester seul face à cette souffrance et de se faire accompagner par un professionnel pour ne pas laisser le problème s’installer et risquer de s’enfoncer dans l’échec, la fatigue, l’isolement et la perte de confiance en soi.
9/ Peut-on s’en sortir ?
Heureusement oui ! Il existe des solutions et c’est le sujet de mon prochain article.
A l’écoute de vos questions
Si vous avez des questions sur la crise d’angoisse ou l’anxiété en général, n’hésitez pas à les poster dans les commentaires, j’y répondrai avec plaisir.
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