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Traiter efficacement l’angoisse et les attaques de panique

Sortir de la spirale infernale des crises d’angoisses peut se révéler difficile et décourageant tant son mode de fonctionnement est paradoxal. A force, cette sensation de ne pas avancer malgré nos efforts peut conduire au désespoir, à la perte de confiance en soi et, au sentiment qu’on devra supporter ce fardeau toute sa vie. Cet article montre pourquoi il est compliqué de se débarrasser de l’angoisse, en quoi la thérapie est un outil efficace pour s’en sortir, quels types de thérapies choisir et ce que guérir signifie.




Les pièges à éviter



Quand on souffre de crises d’angoisse, on a souvent l’impression de ne pas pouvoir s’en sortir malgré tous nos efforts et notre bonne volonté. Surement parce que nous ignorons que l’angoisse est un paradoxe. En effet, les stratégies que nous adoptons spontanément pour se débarrasser de l’angoisse ont comme conséquence directe de renforcer le problème.


Voici 3 tentatives de solutions qui mènent à des impasses :


  • Chercher à contrôler ou supprimer l’angoisse


L’angoisse est un symptôme (comme la migraine, l'eczéma, l’insomnie etc.). Hors un symptôme ne peut pas se contrôler ou se gérer puisque c’est juste un signal qui indique qu’il y a un « problème ». L’angoisse est la sonnette d’alarme qui s’est déclenchée pour nous dire que des sujets de préoccupation ou des sentiments que l’on rejette, ont besoin d’être reconnus. C’est pourquoi, plus on va tenter de faire taire l’alarme, plus elle sonnera fortement pour se faire entendre. Pire, plus on va lutter, plus on va alimenter et ancrer le problème sous-jacent.


  • Penser que l’angoisse n’a aucun sens

L’angoisse a toujours un fondement et ne vient jamais de « nulle part ». Si elle est là, c’est qu’elle a un message et que « quelque chose » doit changer.


  • Eviter ce qui déclenche l’angoisse


Eviter systématiquement ce qui déclenche l’angoisse aggrave la peur. Si on peut se

sentir soulagé sur le moment, en contre partie, on confirme à notre cerveau que la situation qu’on fuit est vraiment dangereuse et/ou qu’on n’est pas armé pour se confronter à ses angoisses.

Pour éviter ces impasses il faut donc adopter les attitudes contraires :


  • Accepter que l’angoisse ne soit pas un ennemi qu’il faut combattre, mais juste le signe que quelque chose d’important se passe en nous.


  • Accueillir son angoisse sans lutter, et observer ses ressentis physiques et

émotionnels sans les juger ni tenter de les chasser. En acceptant l’inconfort,on va apprendre à développer ses capacités à recevoir ses émotions négatives sans tensions. L’intérêt est d’accéder à un rapport plus serein face à ses pensées ou sensations inquiétantes, pour ne plus être impressionné et désamorcer le cercle vicieux de la peur.



  • Identifier et s’occuper de la cause des symptômes.

Aller explorer ce que cache notre angoisse signifie qu’on va aller se connecter à une part de soi plus vulnérable pour la prendre en compte. Un travail sur soi est indispensable, pour comprendre pourquoi on a ces crises et, pour agir sur le « fond ». Pour que l’angoisse cesse, il faut « identifier » les émotions ou les sentiments que notre conscience repousse, puis les prendre en compte en mettant en place des solutions adaptées et des ajustements dans notre vie.


Déterminer ce qui se cache derrière nos propres symptômes peut-être compliqué surtout si la source du problème est plus ou moins inconsciente. D’autre part, il est difficile quand on est seul, de savoir dans quel sens agir, comment résoudre son « problème » et comment s’y prendre pour que ça change. C’est pourquoi, à ce jour, la psychothérapie est l’outil le plus efficace, et le plus rapide pour traiter l’angoisse de manière durable.

La Psychothérapie pour guérir


Une psychothérapie c’est l’ensemble du travail émotionnel que l’on accomplit avec l’accompagnement d’un professionnel dans l’objectif de faire reculer des symptômes et de soulager des souffrances morales.

De nombreuses études ont prouvé qu’une psychothérapie avait des effets comparables à un traitement par médicaments sur le court terme mais qu’elle est plus efficace sur le long terme puisqu’elle permet au patient de renforcer ses propres défenses et sa capacité à surmonter d’autres problèmes.


Attention, seule une psychothérapie qui s’inscrit dans un protocole rigoureux et dont la méthode est de travailler sur des objectifs concrets et de nouvelles solutions permettra d’amener des résultats.



Une psychanalyse par exemple, est peu efficace dans le traitement de l’anxiété. C’est une démarche centrée sur la réflexion qui n’a pas vocation à traiter un problème. En effet, réfléchir à sa souffrance ne la fait pas disparaître.

Les thérapies dites de soutien (le praticien se contente de vous écouter et de vous soutenir) ne sont pas des psychothérapies car on n’utilise pas de techniques thérapeutiques pour se sentir mieux ou atteindre un objectif.


De fait, on ne guérit pas d’une souffrance émotionnelle juste en déployant ses pensées, en faisant des hypothèses et en y réfléchissant pendant des heures…


Pour changer il ne suffit pas de savoir ce qu’il y a à changer…


NB : « Allez voir un psy » ne signifie pas, qu’on va systématiquement suivre une Psychothérapie. Le « psy », qu’il soit psychiatre, psychologue ou thérapeute, doit avoir effectué une formation complémentaire dans une approche thérapeutique reconnue pour exercer la psychothérapie.


Éloge du bon sens


Soyons clairs, les personnes qui subissent de grandes peurs et/ou une angoisse intense veulent pouvoir se sentir soulagées sans passer des mois à consulter. Si l’on souhaite voir ses symptômes reculer rapidement et durablement, alors la Thérapie Brève est l’approche qui devrait être essayée en premier.


Contrairement aux psychothérapies traditionnelles, les thérapies Brèves sont très efficaces en peu de séances (entre 2 et 10 séances) car elles sont conçues pour obtenir des changements visibles et se concentre sur les moyens de résoudre une problématique dans le présent.

Pour ce faire, les thérapies brèves s’appuient sur des méthodes et une combinaison de mécanismes psychologiques, relationnels et/ou neurologiques particuliers.

Ainsi, quand la priorité est d’aller mieux, il est légitime de souhaiter emprunter la voie la plus rapide plutôt que de se risquer sur des chemins de traverse, longs et sinueux, où on pourrait se perdre.

Une voie plus lente peut toutefois convenir aux personnes moins pressées et sans attentes dans l’immédiat.

Il existe plusieurs types de thérapies brèves : hypnose ericksonienne, PNL, les thérapies cognitivo-comportementales (TCC), les thérapies corporelles, la TOS (théorie orientée solution), l'EMDR etc.


Les thérapies brèves dites « intégratives » sont de plus en plus utilisées car elles associent ce qui fonctionne le mieux dans chaque méthode dans le but d’augmenter les chances de réussite du traitement.



Avant toute chose, il est donc essentiel de demander aux thérapeutes potentiels le type d’approche et la technique thérapeutique auxquelles ils sont formés.


Quelle méthode choisir ?



Selon ses attentes, ses besoins et le trouble anxieux que l’on souhaite traiter (phobie, traumatisme, conflit inconscient etc.), il est conseillé de commencer par une thérapie intégrative (comme la Thérapie Brève Self Inductive) ou une thérapie Cognitive et comportementale.


Bien que différentes dans leur prise en charge émotionnelle, elles sont très efficaces car elles permettent d’être accompagné avec méthode pour expérimenter et ancrer de nouveaux vécus émotionnels positifs et se libérer des pensées anxiogènes. Ces thérapies ont également pour intérêt de stimuler les capacités d’autoguérison présentes en chacun pour limiter les risques de rechutes.

La thérapie EMDR, quant à elle, est souvent utilisée pour traiter les angoisses liées à un traumatisme.

  • La Thérapie Brève Self Inductive (TBSI)


C’est est une thérapie brève intégrative qui est issue de 40 ans de recherche sur les facteurs d’efficacité des psychothérapies.

Elle est particulièrement efficace quand les crises d’angoisses et les symptômes anxieux :


  • découlent de conflits émotionnels (on se sent tiraillé, on n’arrive pas à faire de choix, à dire « non », on sent souvent coupable etc.).

  • sont liés à des émotions refoulées ou des causes inconscientes (on a l’impression que les crises surviennent sans raison).

  • sont liés à une situation de vie difficile ou quand on ne sait plus comment faire face.


La TBSI est une méthode qui permet de libérer les émotions et les ressentis qu’ils soient refoulés ou pas, afin de faire émerger la problématique liée aux symptômes. L’objectif est que la personne prenne en charge ses besoins émotionnels, développe de nouvelles perceptions positives et se (re)connecte à ses ressources intérieures afin qu’elle trouve et mette en place de nouvelles solutions adaptées à sa situation. Le patient et le thérapeute définissent ensemble des petites expériences à faire en dehors des séances afin de viser et d’ancrer les changements souhaités.


La thérapie Brève TBSI dure entre 2 à 10 séances maximum (en moyenne 5 ou 6) de 45 minutes.

  • La thérapie Cognitivo-comportementale


La thérapie Cognitivo-comportementale (TCC) est une méthode thérapeutique qui est recommandée pour les phobies ou les peurs liées à des déclencheurs précis.


Cette approche part du principe que pour maîtriser ses peurs, il faut les convoquer et leur faire face différemment. A travers des exercices d’exposition, on va se confronter progressivement à ce qui déclenche les peurs ou les symptômes anxieux, dans le but de s’y habituer et de désensibiliser son cerveau. L’objectif est de prendre conscience de son mode de fonctionnement et de développer sa capacité d’adaptation émotionnelle et comportementale.


Une TCC dure entre 10 à 15 séances de 45 minutes.


  • L’EMDR


La Thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est particulièrement indiquée quand la crise d’angoisse est liée à un traumatisme.

Il s’agit d’un procédé de stimulations oculaires qui a pour objectif de désactiver puis de reprogrammer les émotions souffrantes déclenchée par un souvenir.


 

NB : Au-delà de la méthode thérapeutique adoptée, la bienveillance du praticien et l’alliance entre le patient et le thérapeute sont des facteurs essentiels à la réussite de la psychothérapie.

 

Les outils qui peuvent apaiser (relaxation, respiration, méditation etc.)


La relaxation, les exercices de respiration ou la méditation sont des outils qui peuvent aider à diminuer les symptômes et les sensations de peur, si on les utilise régulièrement.

Cependant, ce ne sont pas des solutions à proprement parler car ces « outils » n’empêchent pas la peur d’apparaître. En revanche, les exercices de respiration ou de relaxation peuvent permettre de limiter les sensations de tensions liées à l’anxiété ou aider à se détendre avant d’affronter une situation angoissante. La méditation, quant à elle, est intéressante pour apprendre à lâcher prise, à accueillir la peur, accepter ces sensations désagréables et modifier son terrain émotionnel. Cependant, il ne faut pas attendre de ces différentes pratiques, des pouvoirs spectaculaires. Elles n’ont d’intérêt que si on les utilise tous les jours et sur un temps suffisamment long.


Les médicaments


Il existe des médicaments qui peuvent soulager quand la souffrance est insupportable. Le psychiatre est le seul professionnel qui a l’expertise pour prescrire le traitement adéquat.

Un traitement par médicament est à envisager comme une béquille mais pas comme le bon outil pour guérir.


Par ailleurs, il est fortement conseillé d’associer une psychothérapie à la médication pour ne pas voir resurgir les symptômes anxieux à l’arrêt du traitement.

Guérir c’est apprendre à marcher sans béquille. Cela nécessite de s’impliquer dans un travail sur soi, pour traiter la source du problème et prendre soin de ses besoins.

Guérir ça veut dire quoi ?



Guérir des crises d’angoisses se fait souvent par étape. Dans un premier temps, c’est voir les symptômes nettement diminuer et les crises s’espacer. Guérir, c’est aussi ne plus se sentir submergé par ses sensations corporelles et ne plus être démuni face à la peur.


C’est avoir suffisamment conscience de ses ressources et, confiance en soi pour ne plus anticiper un retour des peurs. A terme, se libérer de l’angoisse c’est se sentir serein, plus apaisé, et surtout, avoir appris à prendre en compte ses émotions et sa vulnérabilité pour qu’elles n’aient plus à se « réveiller » de la sorte.



Il est cependant essentiel de garder à l’esprit que nos progrès suivent rarement une courbe ascendante parfaitement régulière. En effet, parce que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et que nous ne sommes pas des machines, nos avancées peuvent parfois être suivies de reculs (parce qu’on est fatigué, plus stressé, qu’on a des soucis etc.).



L’important, c’est que ces reculs soient suivis de nouveaux progrès qui nous feront aller encore un peu loin qu’avant…


Faire une rechute ne signifie pas qu’on a échoué. Ce qui est important, c’est d’avoir réussi à s’en sortir au moins une fois ! Cela veut dire qu’on ne repartira jamais de zéro, qu’on sait qu’on est capable de mettre en place des solutions pour que ça change et qu’on pourra utiliser ce qui a déjà fonctionné.


L’anxiété fait partie de la vie, elle va et elle vient. Des rechutes mineures représentent de bonnes occasions pour porter son attention sur ce qui se passe en soi et dans notre vie…

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